"Démolir 175 000 logements pour en reconstruire 223 000 en vingt ans, c'est le pari qu'ont fait l'ANRU et ses partenaires - élus locaux, bailleurs sociaux, urbanistes - pour sortir la France du «malaise des banlieues». Ciblant les grands ensembles construits entre 1957 et 1976, qui représentent plus de 90 % des démolitions, cette entreprise d'effacement de l'histoire de la reconstruction et du patrimoine social moderne, menée au nom de la mixité sociale par la diversification de l'habitat, a montré ses limites, aussi bien sur le plan social qu'en termes de coûts financiers et environnementaux. En a-t-on fini pour autant ?
Un tour de France de quelques projets de renouvellement urbain montre que de nombreux logements sont encore menacés de disparition.
Les récentes mobilisations des habitants de ces quartiers en sursis, à l'occasion des 20 ans de l'ANRU, nous incitent à en reconnaître la valeur et à changer de logiciel. Le temps est venu de sortir du système de démolition-reconstruction pour exploiter l'extraordinaire potentiel de transformation et d'adaptation au réchauffement climatique de ces grands ensembles."
Sommaire :
20 ans d'ANRU: les limites d'un système,
par Stéphanie Sonnette
Changer l'objectif : de la mixité sociale par la démolition à la transition écologique des quartiers, entretien avec Renaud Epstein, professeur de sociologie
Changer le regard : patrimoines à haut potentiel de transformation,
par Isabel Concheiro
Patrimoines en danger : état de lieux,
par Isabel Concheiro :
- Alma-Gare, Roubaix 1975-1982
- La Butte-Rouge, Châtenay-Malabry 1931-1965
- Etouvie, Amiens 1956-1976
- La Reynerie ete Bellefontaine, Le Mirail, Toulouse 1961-1972
- Epoisses et Planoise, Besançon 1963-1970
- La Maladrerie, Aubervilliers 1975-1984
En finir avec la doctrine de démolition-reconstruction,
par Pierre Chabard
Faire revenir le renouvellement urbain dans le droit commun de l'urbanisme,
par Maxime Vicens