Pierre-Antoine Gatier : "L'architecture a cette capacité de mobiliser l'imaginaire pour réinventer" (L'entretien) /
Rambert, Francis (Rédaction en chef). Editeur : Archiscopie. 10/2024. pp. 78-89
Passionné par les grandes charpentes des cathédrales, il s'est très vite intéressé aux structures de béton. S'il a choisi d'être architecte en chef des monuments historiques, Pierre-Antoine Gatier, marqué aussi par le mémorial des martyrs de la Déportation de Pingusson à la pointe de l'île de la Cité, s'est fait une spécialité de travailler sur le patrimoine moderne sans abandonner pour autant ses chantiers sur des bâtiments plus anciens comme les fortifications de Bonifacio ou la villa Médicis à Rome. De Freyssinet à Gailhoustet, de Roux-Spitz à Mallet-Stevens, d'Eiffel à Dubuffet, il travaille sur les traces de la Modernité. Enquêteur, chercheur, révélateur, il aime à retrouver l'esprit des lieux, de la villa E-1027 à Roquebrune-Cap-Martin à la Bourse de Commerce à Paris en passant par l'école de plein air de Suresnes, construite par Beaudouin et Lods, et l'aérogare des Invalides à Paris, bientôt reconvertie par Dominique Perrault pour accueillir la Fondation Giacometti. Entre restauration et transformation, l'enjeu de la conservation se révèle dans une forme de réinterprétation, voire de réinvention. Interroger la structure comme la matière, c'est le sujet.