"Favorisant la générosité spatiale, les coursives apparaissent dans les projets n'ayant pas la rentabilité pour seule raison d'être. Elles s'ouvrent le plus souvent sur l'extérieur, quand elles ne deviennent pas passerelles au coeur d'un atrium. Pour le concepteur, elles sont l'occasion de s'affranchir de la ligne droite et du plus court chemin. Telles des promenades architecturales, elles sont un lieu de sociabilité à la fois ouvert et intime, qui déplace les limites entre les espaces public et privé. Les coursives échappent aux exigences thermiques et acoustiques car elles forment un espace tampon, hérité des pontons de l'architecture navale. Pour les mettre en oeuvre, le concepteur questionne l'économie de matière et tranche entre le prolongement de la structure principale du projet et la création indépendante de pilotis, colonnades et autres portiques. Les refends maçonnés cèdent ici la place aux assemblages poteaux-poutres dimensionnés par l'ingénieur. L'architecte garde le dernier mot, en prescrivant tantôt un garde-corps plein qui semble prolonger les allèges, tantôt une évanescente métallerie parfois même réduite à une simple vitre."