"En mêlant réflexion théorique et perspectives opérationnelles, ce livre souhaite questionner les transformations urbaines occasionnées sur le temps long par l'émergence des mobilités partagées mises en oeuvre par de grandes firmes privées mondialisées. Dans quelle mesure la participation de ces nouveaux acteurs aux politiques de mobilité des villes transforme-t-elle le rôle des institutions publiques dans la gestion urbaine ? Ces systèmes de mobilité peuvent-ils répondre aux enjeux écologiques du XXIe siècle ? Quels sont les gagnants et les perdants de ces recompositions dans l'économie des transports, les institutions et les structures sociales urbaines ? Ces questions sont abordées à partir de l'analyse du développement récent des systèmes de vélos en libre-service et d'autopartage, en proposant une réflexion plus générale sur la place du capitalisme dans l'innovation en matière de mobilité et dans la fabrique de la ville.
L'ouvrage permet de saisir les contours des nouvelles économies collaboratives en interrogeant la gouvernance "public-privé" des mobilités partagées."
Sommaire :
Préface de Mathieu flonneau
Introduction :Critique écologique et changement de paradigme dans la mobilité
L'entreprise, le marché et le politique
Métropolisation et régulation politique des capitalismes urbains
Partie 1. Histoire d'une innovation urbaine. Des vélos en libre-service aux mobilités partagéesChapitre 1. Utopies urbaines et mouvements écologistes dans les années 1970 :Le retour du vélo dans un contexte de crise urbaine
La bicyclette comme catalyseur de la pensée écologique
L'expérience libertaire des White Bikes à Amsterdam (1965)
Le premier dispositif municipal à La Rochelle en 1976 : une entreprise politique
Conclusion
Chapitre 2. La création de nouveaux marchés urbains :L'ouverture politique des villes aux opérateurs privés
Le monopole JCDecaux à Lyon
Le vélo pour internationaliser les villes. Projet politique ou stratégie des opérateurs privés ?
Compétition politique et concurrence industrielle pour le vélo en ville
Conclusion
Chapitre 3. Conflits sociaux et controverses politiques autour de la mobilité durable :Des vélos en libre-service pour (dé)politiser l'action urbaine ?
La question du financement des dispositifs
Des vélos pour qui ?
Le décollage de l'autopartage
Caractéristiques des usages et des usagers des mobilités partagées : le cas des vélos en libre-service à Lyon
Conclusion
Conclusion de la première partie. De l'utopie associative à la gestion par des grandes firmes urbainesPartie 2. La mobilité durable dans la transformation des capitalismes urbainsChapitre 4. Les grandes firmes de services à l'assaut de la mobilité urbaine :JCDecaux, un groupe familial français, leader mondial du mobilier urbain et de l'affichage publicitaire
Une concentration du marché en question
Des marchés et des recettes en pleine expansion
Une forte capacité d'adaptation des entreprises aux institutions publiques et aux décideurs politiques
Conclusion
Chapitre 5. Une nouvelle privatisation de la ville ? :Une privatisation silencieuse des espaces publics
L'intégration des logiques marchandes dans la conduite des politiques publiques
Une négociation permanente des prestations
Conclusion
Chapitre 6. La régulation politique des services de mobilités partagées :De nouveaux instruments de régulation pour contrôler les activités des firmes ?
Les usagers face aux coalitions « public-privé »
La montée en puissance de l'Union européenne et de l'échelle transnationale
Quelle place pour l'État ?
Conclusion
Conclusion de la deuxième partie. Quelles alternatives à la marchandisation de la ville mobile ?Conclusion générale. Les nouvelles mobilités au cœur des valeurs du capitalismeBibliographie